L'ESPRIT CHRETIEN DES ENFANTS

L'ESPRIT CHRETIEN DES ENFANTS

« Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : ‘Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille…’ ».

Cette phrase nous fait penser à une autre de Jésus : « Si vous ne devenez semblables à de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ».

Il y a une double interprétation : imiter l’esprit d’un enfant et accueillir ceux qui ont l’esprit d’enfant.

1. Imiter l’esprit d’enfant : l’enfance spirituelle

Cette voie, qui rend si facile et si fructueuse la vie intérieure, est trop peu connue et suivie. Peu suivie, pourquoi ? Parce que plusieurs s’imaginent à tort que c’est une voie spéciale, réservée à des âmes gardées toute pures et innocentes. Et d’autres personnes, quand on leur parle de cette voie se figurent une vertu puérile, une sorte d’enfantillage qui ne peut convenir à leur situation.

Voyons maintenant les principales vertus qui se manifestent en elle.

D’abord LA SIMPLICITÉ, l’absence complète de duplicité. Pourquoi ? … Parce que le regard de cette âme ne cherche que Dieu et va droit à lui. L’âme simple regardant toujours du côté de Dieu, est portée à le voir dans les personnes et les événements, en tout ce qui arrive, elle voit ce qui est voulu par Dieu, ou au moins permis par lui pour un bien supérieur.

HUMILITÉ. En suivant cette voie l’âme devient humble. L’enfant a conscience de sa faiblesse, il dépend de sa mère pour tout, et demande constamment son secours, ou se réfugie près d’elle à la moindre menace. De même l’enfant de Dieu sent qu’il n’est rien par lui-même, il se rappelle souvent la parole de Jésus : Sans moi vous ne pouvez rien faire. Et alors il a un besoin de dépendre de Notre Seigneur, de s’abandonner à Lui. L’âme cesse de se regarder inutilement, de vouloir tenir une place dans l’esprit des autres ; elle détourne son regard d’elle-même.

FOI. Comme l’enfant croit sans hésiter et fermement à tout ce que sa mère lui dit, l’enfant de Dieu se repose totalement sur la parole de Notre-Seigneur au-dessus de tout raisonnement, de tout examen. « Jésus l’a dit » soit par lui-même, soit par son Eglise, cela suffit pour qu’il n’y ait aucun doute dans son esprit. La foi de cette âme devient alors pénétrante, savoureuse, contemplative, rayonnante, pratique, source de mille conseils excellents. L’esprit de foi porte à voir comme Dieu les mystères révélés, les personnes, les événements.

La CONFIANCE. Comme l’enfant est sûr de sa mère, parce qu’il se sait aimé d’elle, l’âme dont nous parlons est sûre de Dieu. Elle ne peut douter de sa fidélité à tenir ses promesses : demandez et vous recevrez. Elle ne s’appuie pas sur ses mérites à elle, sur sa fortune personnelle, mais sur les mérites infinis du Sauveur. Cette âme ne compte que sur Dieu, sur Notre-Seigneur sur la sainte Vierge, et sur ceux qui vivent de Dieu, comme l’enfant n’a confiance qu’en sa mère et dans les personnes auxquelles sa mère elle-même le confie pour un moment. C’est une confiance entière, même aux heures les plus graves. On se rappelle alors ce que disait sainte Thérèse : « Seigneur, vous voyez tout, vous pouvez tout, et vous m’aimez ».

2. Accueillir un enfant comme celui-là en mon nom

Cela nous fait penser à ces pauvres gens dépourvus de tout qui échappent leur pays, en particulier les chrétiens exilés de la guerre au Moyen Orient. Par exemple la famille Al Tamo, des Chrétiens d'Irak, a fuit son pays et les persécutions du groupe Etat islamique. "Je surveillais l'Eglise, et on m'a dit que Daech était tout proche du village, alors j'ai sonné les cloches et on est parti", raconte Tomas Al Tamo, le père de famille.

Mais cela malheureusement nous fait penser aussi à tous ceux qui ont fermé leur porte pour n’est pas accueillir ces « enfants ». Certes que c’est ne pas tout à fait la solution, mais les portes ne se ferment pas.

Cependant à tous ces chrétiens qui se retrouvent comme des enfants au milieu de ce monde et à nous qui sommes restes ici et qui devons nous encourager ensemble je vous dis avec Saint Cyprien de Carthage: « Et que personne, frères très chers, en voyant le peuple de nos frères mis en fuite par la crainte de la persécution, et dispersé, ne se trouble de ne plus les trouver réunis, et de n'entendre plus les évêques les instruire. Nous ne pouvons être tous ensemble, nous qui n'avons pas le droit de donner la mort, et qui ne pouvons pas ne pas la recevoir. En ces jours, chacun de nos frères peut se trouver, provisoirement et par la force des circonstances, séparé, non d'esprit mais de corps, du troupeau : qu'il ne se laisse pas émouvoir par l'horreur de cet exil; où qu'il se trouve éloigné et caché, que la solitude ne l'épouvante pas. Il n'est pas seul celui que le Christ accompagne dans sa fuite; il n'est pas seul celui qui, conservant le temple de Dieu ou qu'il soit, n'est jamais sans Dieu. Et, si pendant qu'il fuit dans la solitude et la montagne, il est tué par un brigand, attaqué par un fauve, accablé par la faim, la soif, ou le froid, ou, si pendant qu'il se hâte sur les mers dans une navigation précipitée, la tempête et la tourmente le font périr dans les flots, le Christ a les yeux sur son soldat, où qu'il combatte; quand il meurt dans la persécution, pour l'honneur de son Nom, Il lui donne la récompense qu'Il a promis de donner au jour de la résurrection... ». Cela c’est Saint Cyprien de Carthage en 247… une prophétie pour aujourd’hui.

Prions pour les exiles… prions pour que le Seigneur nous donne la grâce de devenir comme des enfants.   

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