LE PAPE FRANCOIS ET LES FAMILLES

LE PAPE FRANCOIS ET LES FAMILLES

Note du blog: Vue l’imminente arrivée du synode des évêques pour les familles et tenant compte de l’importance de cette évènement pas seulement pour les familles, mais aussi pour toute la société et pour l’humanité entière, nous nous sommes proposé de recueillir ici les extraits les plus importants des discours et des homélies du pape François sur les familles et leur importance, dans son récent voyage au Cuba et aux Etats Unis d’Amérique.

Nous avons ajouté des titres à chaque texte, qui pourrait en résumer, en quelque sorte, leur contenu.

Que cela nous aide encore à prier davantage pour les jeunes couples mariés, pour les familles en difficultés, et pour les fruits du synode des évêques.

P. Silvio Moreno, IVE   

 

RENCONTRE AVEC LES FAMILLES AU CUBA

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, Santiago de Cuba
Mardi 22 septembre 2015

1. Les noces et sa préparation

« Les noces sont des moments particuliers dans la vie de beaucoup de personnes… Accompagner les enfants, les soutenir, les stimuler pour qu’ils puissent avoir le courage de construire leurs vies, de former leurs familles, est un grand défi pour les parents ».

2. Centralité dans les familles : Jésus-Christ

« Et Jésus commence sa vie publique précisément à la faveur d’un mariage. Il s’insère dans cette histoire de semences et de récoltes, de rêves et de recherches, d’efforts et d’engagements, de travaux ardus qui ont labouré la terre pour que celle-ci donne son fruit. Jésus commence sa vie dans une famille, dans un foyer. Et il est, précisément, au cœur de nos foyers où, constamment, il continue de s’introduire, il continue d’être partie prenante. Cela lui plaît d’intervenir dans la famille ».

3. La famille école des vertus et église domestique

« C’est à la maison que nous apprenons la fraternité, où nous apprenons la solidarité, où nous apprenons à ne pas être des dominateurs. C’est à la maison que nous apprenons à recevoir la vie et à en être reconnaissants comme une bénédiction, et c’est là que nous apprenons que chacun a besoin des autres pour aller de l’avant. C’est à la maison que nous expérimentons le pardon, et que nous sommes invités à pardonner continuellement, à nous laisser transformer. C’est curieux, à la maison, il n’y a pas de place pour les ‘‘masques’’, nous sommes ce que nous sommes et, d’une manière ou d’une autre, nous sommes invités à chercher le meilleur pour les autres… C’est pourquoi la communauté chrétienne désigne les familles du nom d’églises domestiques, parce que c’est dans la chaleur du foyer que la foi imprègne chaque coin, illumine chaque espace, construit la communauté. Car en ces moments, c’est comme si les personnes apprenaient à découvrir l’amour concret et l’amour agissant de Dieu ».

4. La famille remède contre la division et la manipulation

« La famille nous sauve de deux phénomènes actuels, deux choses qui arrivent de nos jours : la fragmentation, c’est-à-dire la division, et le phénomène de masse. Dans les deux cas, les personnes deviennent des individus isolés, faciles à manipuler, à gouverner. Et ainsi, nous trouvons dans le monde des sociétés divisées, cassées, séparées ou très affectées par le phénomène de masse, qui sont une conséquence de la rupture des liens familiaux, lorsque se perdent les relations qui nous constituent comme personnes, qui nous enseignent à être des personnes…».

5. La famille, école d’humanité et don de Dieu

« La famille est école d’humanité, une école qui enseigne à avoir à cœur les besoins des autres, à être attentif à la vie des autres. Quand nous avons de bonnes relations en familles, les égoïsmes diminuent – ils existent, parce que tous nous avons quelque chose d’égoïste -, mais lorsqu’on ne mène pas une vie de famille, il se crée ces personnalités que nous pouvons qualifier comme ceci : ‘‘je, moi, mon, avec moi, pour moi’’, totalement centrées sur elles-mêmes, qui ignorent la solidarité, la fraternité, le travail en commun, l’amour, la discussion entre frères. Elles les ignorent. Malgré tant de difficultés, comme nos familles en sont aujourd’hui affectées dans le monde, n’oublions pas une chose, s’il vous plaît : les familles ne sont pas un problème, elles sont d’abord une opportunité. Une opportunité que nous devons préserver, protéger et accompagner. C’est une façon de dire qu’elles sont une bénédiction. Lorsque tu commences à considérer la famille comme un problème, tu te fatigues, tu n’avances pas, parce que tu es très centré sur toi-même ».

6. Réalité de la famille

« Certes, il n’existe pas de famille parfaite, il n’existe pas d’époux parfaits, de parents parfaits ni d’enfants parfaits... Ils n’existent pas. Ils n’existent pas, mais cela n’empêche pas que vous soyez la réponse pour demain. Dieu nous incite à l’amour et l’amour engage toujours la personne qui aime. L’amour s’engage toujours en faveur des personnes aimées. Par conséquent, prenons soin de nos familles, véritables écoles de demain ».

DISCOURS DU SAINT-PÈRE À LA SESSION CONJOINTE DU

CONGRÈS DES ÉTATS-UNIS

Capitole des États-Unis, Washington, D.C.
Jeudi 24 septembre 2015

7. La Famille menacée comme jamais

« …Je terminerai ma visite dans votre pays à Philadelphie, où je prendrai part à la Rencontre Mondiale des Familles. Je souhaite qu’à travers ma visite la famille puisse être un thème récurrent. Que la famille a été importante pour la construction de ce pays ! Et combien elle demeure digne de notre soutien et de notre encouragement ! Cependant, je ne peux cacher ma préoccupation pour la famille, qui est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les relations fondamentales sont en train d’être remises en cause, comme l’est la base même du mariage et de la famille. Je peux seulement rappeler l’importance et, par-dessus tout, la richesse et la beauté de la vie familiale ».

8. Le découragement de fonder une famille

En particulier, je voudrais attirer l’attention sur ces membres les plus vulnérables des familles : les jeunes. Devant beaucoup d’entre eux s’ouvre un avenir plein d’innombrables possibilités, cependant beaucoup d’autres semblent désorientés et sans but, piégés dans les dédales désespérants de la violence, des abus et du désespoir. Leurs problèmes sont nos problèmes. Nous ne pouvons pas les éviter. Il nous faut les affronter ensemble, échanger à ce sujet et chercher des solutions efficaces au lieu de nous enliser dans des discussions. Au risque de simplifier à l’extrême, nous pourrions dire que nous vivons dans une culture qui pousse les jeunes à ne pas fonder une famille, parce qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Par ailleurs, la même culture offre à d’autres tant d’options qu’ils sont aussi dissuadés de créer une famille ».

RENCONTRE AVEC LES MEMBRES DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DE L'ORGANISATION DES NATION UNIES

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

New York
Vendredi 25 septembre 2015

10. Les droits fondamentaux des familles

« …Pour que tous ces hommes et femmes concrets puissent échapper à l’extrême pauvreté, il faut leur permettre d’être de dignes acteurs de leur propre destin. Le développement humain intégral et le plein exercice de la dignité humaine ne peuvent être imposés. Ils doivent être édifiés et déployés par chacun, par chaque famille, en communion avec les autres hommes, et dans une juste relation avec tous les cercles où se développe la société humaine – amis, communautés, villages et communes, écoles, entreprises et syndicats, provinces, nations, entre autres. Cela suppose et exige le droit à l’éducation – également pour les filles (exclues dans certaines régions) -, droit qui est assuré en premier lieu par le respect et le renforcement du droit primordial de la famille à éduquer, et le droit des Eglises comme des regroupements sociaux à soutenir et à collaborer avec les familles dans la formation de leurs filles et de leurs fils. L’éducation, ainsi conçue, est la base pour la réalisation de l’Agenda 2030 et pour sauver l’environnement ».

11. La famille cellule de base de la société

« En même temps, les gouvernants doivent faire tout leur possible afin que tous puissent avoir les conditions matérielles et spirituelles minimum pour exercer leur dignité, comme pour fonder et entretenir une famille qui est la cellule de base de tout développement social…. ».

12. Colonisation idéologique et styles de vies anormaux

« …Sans la reconnaissance de certaines limites éthiques naturelles à ne pas franchir, et sans la concrétisation immédiate de ces piliers du développement humain intégral, l’idéal de « préserver les générations futures du fléau de la guerre » (Charte des Nations Unies, Préambule) et de « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande » court le risque de se transformer en un mirage inaccessible ou, pire encore, en paroles vides qui servent d’excuse à tous les abus et à toutes les corruptions, ou pour promouvoir une colonisation idéologique à travers l’imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l’identité des peuples et, en dernier ressort, irresponsables ».

MESSE AVEC LES ÉVÊQUES, LE CLERGÉ ET LES RELIGIEUX DE PENNSYLVANIE

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Cathédrale Saints-Pierre-et-Paul, Philadelphie
Samedi 26 septembre 2015

13. Engagement des prêtres en faveur des familles

« …Durant ces jours de la Rencontre Mondiale des Familles, je vous demanderais, de façon particulière, de réfléchir sur notre ministère auprès des familles, auprès des couples se préparant au mariage et auprès des jeunes. Je sais que beaucoup se fait dans les Eglises particulières pour répondre aux besoins des familles et pour les soutenir sur le chemin de la foi. Je vous demande de prier avec ferveur pour elles, et pour les délibérations du prochain Synode sur la Famille ».

FÊTE DES FAMILLES ET VEILLÉE DE PRIÈRE

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Benjamin Franklin Parkway, Philadelphie
Samedi 26 septembre 2015

14. La famille et l’intervention divine

« Etre avec vous me fait penser à l’un des plus beaux mystères de notre foi chrétienne. Dieu n’a pas voulu venir dans le monde autrement que dans une famille. Dieu n’a pas voulu approcher l’humanité autrement que dans un foyer. Dieu n’a pas voulu pour lui-même d’autre nom qu’Emmanuel (cf. Mt 1, 23). Il est « Dieu avec nous ». C’était son désir depuis le commencement, son objectif, son effort constant : nous dire : « Je suis Dieu avec vous, je suis Dieu pour vous ». Il est le Dieu qui, dès le début de la création, dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). Nous pouvons ajouter : il n’est pas bon que la femme soit seule, il n’est pas bon pour les enfants, pour les personnes âgées, pour les jeunes, d’être seuls. Ce n’est pas bon. C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère, et s’attache à sa femme, et les deux deviennent une seule chair (cf. Gn 2, 24). Les deux sont destinés à devenir un foyer, une famille… Depuis des temps immémoriaux, au plus profond de notre cœur, nous avons entendu ces mots puissants : il n’est pas bon pour toi d’être seul. La famille est la grande bénédiction, le grand don de ce « Dieu avec nous » qui n’a pas voulu nous abandonner à la solitude d’une vie sans les autres, sans défis, sans foyer ».

15. La famille, lieu du vrai amour

« En tant que chrétiens, nous apprécions la beauté de la famille et de la vie de famille comme le lieu où nous apprenons la signification et la valeur des relations humaines. Nous apprenons qu’« aimer quelqu’un n’est pas seulement un sentiment fort – c’est une décision, c’est un jugement, c’est une promesse» (Erich Fromm, The Art of Loving). Nous apprenons à tout miser sur une autre personne, et nous apprenons que cela vaut la peine ».

16. L’amour des époux : l’amour du Christ pour l’Église

« Jésus n’était pas un célibataire endurci, loin de là ! Il a pris l’Eglise comme épouse, et a fait d’elle un peuple à lui. Il a donné sa vie pour ceux qu’il aimait, de sorte que son épouse, l’Église, puisse toujours savoir qu’il est Dieu avec nous, avec son peuple, avec sa famille. Nous ne pouvons pas comprendre le Christ sans son Église, comme nous ne pouvons pas comprendre l’Église sans son époux, le Christ Jésus, qui a donné sa vie par amour, et qui nous a fait voir que cela vaut la peine ».

17. Engagement de la société en faveur de la famille

« On ne peut pas qualifier de saine une société lorsqu’elle ne garantit pas une réelle place à la vie de famille. On ne peut pas penser qu’une société a un avenir lorsqu’elle ne fait pas passer des lois capables de protéger les familles et d’assurer leurs besoins fondamentaux, surtout ceux des familles qui sont à leurs débuts. Que de problèmes seraient résolus si nos sociétés protégeaient les familles et offraient aux ménages, spécialement aux couples récemment mariés, la possibilité d’avoir un travail digne, un logement et des services médicaux pour les accompagner au cours de la vie ».

18. La famille : apprentissage de l’amour

« Les familles parfaites n’existent pas. Cela ne doit pas nous décourager. Tout au contraire ! L’amour est une chose que nous apprenons ; l’amour est une chose que nous vivons ; l’amour grandit dans la mesure où il est « forgé » par les situations concrètes dont chaque famille fait l’expérience. L’amour naît et se développe constamment entre ombres et lumières. L’amour peut s’épanouir entre l’homme et la femme qui essayent de ne pas faire du conflit le dernier mot, mais plutôt une nouvelle opportunité. Une opportunité pour chercher de l’aide, une opportunité pour nous demander en quoi nous avons besoin de nous améliorer, une opportunité pour découvrir le Dieu qui est avec nous et qui ne nous abandonne jamais. C’est le grand héritage que nous pouvons donner à nos enfants, une très bonne leçon : nous faisons des erreurs, oui ; nous avons des problèmes, oui. Mais nous savons que ce n’est pas cela qui compte vraiment. Nous savons que les erreurs, les problèmes, les conflits sont une occasion de nous approcher les uns des autres, de nous approcher de Dieu ».

RENCONTRE AVEC LES CARDINAUX ET EVEQUES PARTICIPANTS

A LA RENCONTRE DES FAMILLES

DISCOURS DU SAINT-PÈRE

Dimanche 27 septembre 2015

19. La famille, bénédiction de Dieu pour l’Eglise

«  Pour l’Eglise, la famille n’est pas d’abord et avant tout une cause de préoccupations, mais plutôt la joyeuse confirmation de la bénédiction de Dieu sur le chef d’œuvre de la création. Chaque jour, à travers le monde, l’Eglise peut se réjouir du don du Seigneur de tant de familles qui, même au milieu de dures épreuves, restent fidèles à leurs promesses et gardent la foi ! ».

« La famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Eglise et la création de Dieu. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas».

20. Travailler pour que la famille réponde au projet de Dieu

« En tant que pasteurs, nous, Evêques, sommes appelés à unir nos forces et à rebâtir l’enthousiasme pour faire en sorte que les familles correspondent toujours davantage pleinement à la bénédiction de Dieu, selon leur vocation ! Nous avons besoin d’investir nos énergies non pas tant en ressassant les problèmes du monde qui nous entourent et les mérites du christianisme, mais en adressant une invitation sincère aux jeunes à être courageux et à opter pour le mariage et la famille. »

« Il faut enthousiasmer les jeunes pour qu’ils courent ce risque, un risque de fécondité et de vie ».

21. La Bonne nouvelle de l’Evangile de la famille

« Un pasteur doit montrer que ‘‘l’Evangile de la famille’’ est vraiment ‘‘bonne nouvelle’’ dans un monde où l’égoïsme semble régner de façon absolue ! Nous ne parlons pas d’un rêve romantique : la persévérance nécessaire pour avoir une famille et pour la faire grandir transforme le monde et l’histoire humaine».

22. La famille alliance entre l’Eglise et la création de Dieu

« La famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Eglise et la création de Dieu. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas. Et elle ne pourrait pas non plus être ce qu’elle est appelée à être, à savoir « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Lumen Gentium, n. 1) ».

23. Le ministère sacerdotal trait d’union entre la famille et l’Eglise

« Un bon pasteur renonce à l’amour d’une famille précisément afin de focaliser toutes ses énergies, et la grâce de sa vocation particulière, sur la bénédiction évangélique de l’amour des hommes et des femmes qui font avancer le plan divin de la création, en commençant par ceux qui sont perdus, abandonnés, blessés, brisés, abattus et privés de leur dignité… La mission du bon pasteur à la manière de Dieu – et seulement Dieu peut le permettre ; nous ne pouvons pas en présumer – imite sous toutes les formes et pour toutes les personnes l’amour du Fils pour le Père. Cela se reflète dans la tendresse avec laquelle un pasteur se dévoue aux soins pleins d’amour pour les hommes et les femmes de notre famille humaine.

Aux yeux de la foi, c’est un signe très précieux. Notre ministère a besoin d’approfondir l’alliance entre l’Eglise et la famille. Autrement, il devient aride, et la famille humaine sera irrémédiablement toujours plus loin, par notre faute, de la joyeuse Bonne Nouvelle de Dieu ».

 

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