UN DERNIER MOT SUR L'OCCULTISME

UN DERNIER MOT SUR L'OCCULTISME

Avec différents articles dans ce site nous avons essayé d’analyser de façon simple mais profonde et concrète en même temps, une petite partie de la question de la présence de Satan et de son action dans ce monde et des critères de discernement que nous offre l’Eglise Catholique. Comme nous l’avons vu, l’Eglise parle de ces phénomènes et elle en parle souvent avec précision. Elle en parle davantage que les autres Eglises, en particulier protestantes (ou réformées) car elle n’appuie pas sa connaissance sur la seule Ecriture Sainte, mais aussi sur la tradition des plus grands saints et théologiens, sur la confirmation des papes et des conciles. Elle ne le fait pas seulement dans un but intellectuel, dans son désir d’approfondir sa connaissance de l’admirable beauté de la création. Elle le fait aussi dans un but pastoral, pour aider concrètement chaque homme qui, pour une raison ou une autre, se trouve confronté à ce genre de phénomènes. Ceci explique l’importance de la doctrine de l’Église sur ces formes des phénomènes (magies, divination, superstition, rêves prémonitoires, spiritisme, sorcellerie, etc).

« Il est utile, écrit le P. Amorth, que les gens sachent ce que l’on gagne en prenant certaines voies! Quand j’entends dire: « J’ai reçu de si bons messages... Ils m’ont affermi dans ma foi... Ils m’ont soulagé du désespoir...», je pense à la parabole du riche et de Lazare, et à ce puissant enseignement qui en est la conclusion. Alors que le riche soucieux de sauver ses proches, demande à Abraham d’envoyer Lazare pour les avertir, celui-ci répond que c’est inutile: Ils ont Moïse et les Prophètes; ils n’ont qu’à les écouter (Luc 16, 27-31) ».

Celui qui n’obéit pas à la parole de Dieu et à l’enseignement de l’Église, ne doit pas espérer trouver la vérité dans la magie, la divination, dans les rêves, dans le spiritisme, quoi qu’il fasse.

Je pense que les gens et surtout les jeunes, pour qui ont été rédigés ces pages, ont une totale désinformation ou mieux encore une méconnaissance de ces types de pratiques, et sur les risques qu’elles comportent. Il faut dénoncer de plus l’absence de foi, que l’on cherche à colmater, comme toujours, par une forme de superstition.

Pour conclure donc, trois remèdes donnés par le P. Gabriel Amorth à cette plaie, peuvent nous aider vraiment à soigner notre âme et notre vie spirituelle[1]:

L’instruction religieuse est nécessaire, la nouvelle évangélisation, la connaissance des lois de Dieu. Si l’homme suit ses caprices, il tombe inévitablement dans l’erreur, ce qu’il paie parfois durement, même pendant toute cette vie. Si, au lieu de cela, nous suivons les lois du Seigneur, nous sommes protégés du mal, en tout cas de beaucoup de maux que nous fabriquons nous-mêmes.

Il nous faut une information spécifique, surtout de la part des prêtres, des éducateurs, des parents. Nombreux sont ceux qui tombent dans l’erreur, en participant à ces pratiques, parce qu’ils n’ont pas été mis en garde par ceux qui savaient ce qu’ils faisaient - mais qui ne savaient pas que cela allait à l’encontre des lois de Dieu et que cela comportait des dangers. Il est nécessaire d’être instruit pour pouvoir instruire.

Dans ce sens les évêques de Toscane déclarent :

« À cet égard, nous pensons qu’il est utile de donner quelques indications par rapport à l'action de l'Église et à la charité pastorale des prêtres:

- que les prêtres s’occupent avec bienveillance des personnes qui se déclarent « possédées » et cherchent à discerner les diverses situations qui se présentent à eux avec une grande prudence et un esprit de sagesse, dans la prière et l’invocation de la lumière de l’Esprit Saint sur leur ministère et pour ces fidèles;

-dans les cas les plus graves ou difficilement compréhensibles, qu’ils s’adressent à l’évêque, qui nommera un délégué, particulièrement compétent pour discerner les signes de la vraie possession et en mesure de célébrer l’éventuelle intervention de l’exorcisme.

-que les prêtres, particulièrement, aussi bien dans l’homélie dominicale que dans l’exercice de leur ministère de confession et de direction spirituelle, mettent en garde les fidèles contre le danger d’une recherche immodérée de ce qui est « extraordinaire » dans la foi, et contre une compréhension infantile de la démonologie dans l’ensemble hiérarchique des vérités de la foi »[2].

La disponibilité à écouter les personnes, à dialoguer, à écouter leurs problèmes, et à faire ce qu’il faut pour les résoudre. La charité est la reine des vertus chrétiennes, charité dans la vérité: enseigner la vérité est sans doute la forme la plus importante et la plus urgente de la charité chrétienne.

Deux textes vont nous aider à conclure avec une dernière idée: il faut entamer la bataille avec une forte spiritualité enracinée en Dieu notre Père et notre Providence: « Nous ne pouvons pas avoir, écrit le pape François, une spiritualité qui oublie le Dieu tout-puissant et créateur. Autrement, nous finirions par adorer d’autres pouvoirs du monde, ou bien nous prendrions la place du Seigneur au point de prétendre piétiner la réalité créée par lui, sans connaître de limite. La meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde, parce qu’autrement l’être humain aura toujours tendance à vouloir imposer à la réalité ses propres lois et intérêts »[3].

« Un dur combat entre les puissances des ténèbres - affirme le Concile Vatican II - passe à travers toute l’histoire des hommes; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien; et ce n’est qu’au prix de grands efforts, avec la grâce de Dieu, qu’il parvient à réaliser son unité intérieure »[4].

 

P. Silvio Moreno, IVE


[1] Cf. Amorth, Gabriel, Esorcisti e Psichiatri, p. 89.

[2] Cf. Magie et démonologie, n. 20-21.

[3] Cf. Pape François, Encyclique Laudato Si, n. 75.

[4] Cf. Concile Vatican II, Gaudium et spes, n. 37.

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