HOMOSEXUALITE ET EGLISE

HOMOSEXUALITE ET EGLISE

Dans le débat actuel qui porte sur les différentes demandes des personnes homosexuelles, il me semble que l’on ne peut se taire. Voici quelques repères simples qui expriment le point de vue de l’Eglise catholique sur la veritable problematique des homosexuels.

1. Encadrement de l’homosexualité      

Dans le domaine de la sexualité et comme conséquence du désordre établi par le péché originel il y a trois possibles déformations acceptées également par la science médicale (voir Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux):

- La déviation sexuelle : Transsexualisme, travestisme, bisexuel, homosexuel. 

- La perversion sexuelle : masturbation, narcissisme, exhibitionnisme, fétichisme, sadisme, nécrophilie, pédophilie, inceste, etc.  

- Le dérangement sexuel : problèmes dans le désir (manquement ou excès érotique), ou dans l’excitation (impuissance et coitophobie), ou bien dans l’orgasme (frigidité).     

Dans notre cas donc et afin de donner une réponse correcte nous devons nous limiter au camp de la déviation sexuelle.

2. Définition et nature

L’homosexualité est une anomalie, et non pas une identité, qui désigne un ensemble de comportements sexuels (externes – relations sexuelles- ou internes – pensées et désirs-), caractérisés par la déviation de l’attirance sexuelle ou affective d’un individu envers un autre individu de même sexe.

La cause de cette déviation peut être morale (perversion morale) ou bien psychologique. Les origines du phénomène dans les personnes qui se découvrent constitutionnellement homosexuel n’est pas tout-à-fait claire. Il y a plusieurs hypothèses. La plus acceptable nous indique que tout en acceptant la possibilité des prédispositions organiques et fonctionnelles, généralement, l’origine se trouve dans la complexité des relations affectives-sociales de la personne en question.

La science a étudié les facteurs héréditaires, sociologiques et même hormonales, mais le plus considéré comme déclencheur de l’anomalie est le climat éducatif familial, spécialement entre les 6 et les 12 ans, c’est-à-dire un développement incomplet de la nature masculine et féminine pendant la période de l’enfance, ainsi qu’une émotivité névrotique (sentiments d’infériorité, dépression, problèmes psychosomatique, égocentrisme excessif)[1]. Ainsi donc l’origine de cette déviation provient de la non-identification affective de l’enfant (garçon et fille).

Il faut distinguer les homosexuels en :

-essentiels : poussés irrésistiblement par la force de l’instinct sexuel. Il y a ici deux catégories : les homos exclusif : méprisent le sexe opposé et ne désir que le même sexe. Les homos bisexuels : attraction pour les deux sexes.

-occasionnels : ils cherchent le propre sexe par des motivations superficielles : vivre une aventure, obtenir de l’argent, consolation dans la frustration, etc. Ils conservent la tendance hétérosexuelle.                     

Dans tous les cas il faut toujours, comme l’enseigne l’Eglise, distinguer la tendance homosexuelle et l’acte homosexuelle.  

3. Considération morale

Afin de donner une correcte validation morale sur l’homosexualité il faut analyser d’une façon objective la tendance et l’acte.

A. L’acte homosexuel : c’est-à-dire la relation sexuelle, les pensées et les désirs pleinement consentis. Ces actes sont intrinsèquement désordonnés de par l’objet, c’est-à-dire mauvais en soi-même. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclare : « En même temps, la Congrégation tenait compte de la distinction faite communément entre la condition ou tendance homosexuelle et les actes homosexuels. Ces derniers étaient décrits comme des actes qui sont privés de leur finalité essentielle et indispensable, des actes « intrinsèquement désordonnés » et, en tant que tels, ne pouvant en aucun cas être approuvés (cf. n. 8, § 4) »[2].

Cette doctrine est justifiée par la Parole de Dieu, le Magistère de l’Eglise et la raison.      

La Parole de Dieu : Malheureusement à cause d’un terrible progressisme théologique, il a été invité une exégèse nouvelle de l’Ecriture Sainte, selon laquelle la Bible n’aurait rien à dire en matière d’homosexualité, ou même qu’elle lui donnerait d’une certaine manière une approbation tacite, ou bien, finalement, que les prescriptions morales qu’elle offre seraient tellement conditionnées par la culture et par l’histoire qu’elles ne pourraient plus être appliquées à la vie contemporaine. De telles opinions, gravement erronées et déviantes, requièrent donc une vigilance spéciale.

Voici quelques textes à considérer : Lev. 18,22. / Lev. 20,13. / Rm 1, 27. / 1 Cor 6, 9-10.       

Le Magistère de l’Eglise : plusieurs sont les documents de l’Eglise de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi par rapport à l’immoralité des actes homosexuels.

Le 3 juin 2003 Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles.

23 juillet 1992 Observations au sujet des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles.

1 octobre 1986 Lettre sur la pastorale aux égards des personnes homosexuelles.

29 septembre 1975 Déclaration sur quelques questions d’étique en matière de sexualité humaine – Persona humana. Cette dernière déclare : « Selon l’ordre moral objectif, les relations homosexuelles sont des actes dépourvus de leur règle essentielle et indispensable. Elles sont condamnées dans la Sainte Ecriture comme de graves dépravations et présentées même comme la triste conséquence d’un refus de Dieu. Ce jugement de l’Ecriture ne permet pas de conclure que tous ceux qui souffrent de cette anomalie en sont personnellement responsables, mais il atteste que les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés et qu’ils ne peuvent en aucun cas recevoir quelque approbation » (Persona Humana, n. 8).

Catéchisme de l’Eglise Catholique :

«L’homosexualité désigne les relations entre des hommes ou des femmes qui éprouvent une attirance sexuelle, exclusive ou prédominante, envers des personnes du même sexe. Elle revêt des formes très variables à travers les siècles et les cultures… S’appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés ». Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas ».

Conseil pontificale pour la Famille : Déclaration du Conseil Pontifical pour la famille à propos de la Résolution du Parlement Européen du 16 mars 2000, mettant les « couples de fait », liaisons homosexuelles inclues, sur pied d’égalité avec la famille.

8 décembre 1995 Vérité et signification de la sexualité humaine : des orientations pour l'éducation en famille.

La raison[3] : nous fait comprendre l’illicéité des actes homosexuels.

-Ce n’est que dans la relation conjugale homme et femme que l’usage des facultés sexuelles peut être moralement droit. Aussi, quand elle fait un usage homosexuel de ses facultés, la personne agit de façon immorale.

-Opter pour une activité sexuelle avec une personne du même sexe revient à annuler le riche symbole et la signification - pour ne rien dire des fins - du dessein de la sexualité selon l’intention du Créateur qui à crée l’homme et la femme.

-L’activité homosexuelle n’exprime pas la complémentarité d’une union capable de transmettre la vie et ainsi, elle est en contradiction avec la vocation d’une existence vécue sous la forme de ce don de soi dans lequel l’Evangile voit l’essence même de la vie chrétienne.

-Quand ces personnes entretiennent une activité homosexuelle, elles cultivent en elles une inclination sexuelle désordonnée, foncièrement caractérisée par la complaisance de soi. C’est une négation de l’auto-donation.

B. La tendance homosexuelle. Lorsque cette tendance ne réponds pas aux facteurs volontaires et elle n’est pas consentie, il faut dire qu’elle n’est pas en elle-même un péché. Cependant l’inclination particulière de la personne homosexuelle constitue une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C’est la raison pour laquelle l’inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée. « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve » (CEC n. 2358).

En conséquence ces personnes sont appelles à vivre la chasteté : «Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition… Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise, quelquefois par le soutien d’une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent se rapprocher, graduellement et résolument, de la perfection chrétienne » (CEC n. 2359).

Le n. 11 de la lettre aux évêques souligne un point très important aux égards des homosexuelles que nous ne pouvons pas oublier : le fait qu’ils sont toujours « libres » pour pouvoir métriser et éviter leur conduite. Je cite :

« On prétend que dans certains cas la tendance homosexuelle n’est pas le résultat d’une option délibérée et que la personne homosexuelle n’a pas le choix, qu’elle est contrainte à ce comportement homosexuel. En conséquence, affirme-t-on, n’étant pas vraiment libre, son action en ce cas ne comporterait pas de faute… De fait, dans tel ou tel cas il peut y avoir eu dans le passé et il peut encore subsister des circonstances telles qu’elles réduisent ou même enlèvent la culpabilité de quelqu’un ; d’autres circonstances au contraire peuvent l’augmenter. De toute façon, on doit éviter la supposition, injustifiée et dégradante, que le comportement homosexuel des personnes homosexuelles est toujours et absolument compulsif, et dès lors irresponsable. En réalité, il faut aussi reconnaître à ceux qui ont une tendance homosexuelle la liberté fondamentale qui caractérise la personne humaine et lui confère sa dignité particulière. En raison de cette liberté… l’effort humain, éclairé et soutenu par la grâce de Dieu, pourra leur permettre d’éviter l’activité homosexuelle ».

 4. Conséquences sociales[4]         

Malheureusement aujourd’hui, un nombre toujours croissant de gens, même à l’intérieur de l’Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l’amener à accepter la condition homosexuelle comme si elle n’était pas désordonnée et à légitimer les actes homosexuels. Nous pouvons citer les récentes paroles du pape François aux évêques de la Pologne sur la colonisation idéologique du « genre » mais qui peut parfaitement s’appliquer à celle de l’homosexualité :

« En Europe, en Amérique, en Amérique Latine, en Afrique, dans certains pays d’Asie, il y a de véritables colonisations idéologiques. Et l’une d’entre elles – je le dis clairement avec nom et prénom – c’est le 'genre'! Aujourd’hui, à l’école, aux enfants – aux enfants –   on enseigne ceci : que chacun peut choisir son sexe. Et pourquoi enseigne-t-on cela ? Parce que les livres sont ceux des personnes et des institutions qui te donnent l’argent. Ce sont les colonisations idéologiques, soutenues aussi par des pays très influents. Et ça, c’est terrible! Quand j’ai parlé avec le pape Benoît il me disait : Sainteté, c’est le temps du péché contre Dieu Créateur! C’est intelligent! Dieu a créé l’homme et la femme ; Dieu a créé le monde ainsi… et nous sommes en train de faire le contraire… Ce qu’a dit le pape Benoît, nous devons y penser : C’est le temps du péché contre Dieu Créateur ! ».

Ceux qui, au sein de la Communauté croyante, exercent ainsi une pression, ont souvent des liens étroits avec ceux qui agissent en dehors d’elle. Nous les connaissons sous le nom de « Lobby gays ». Or ces groupes extérieurs sont mus par une vision opposée à la vérité sur la personne humaine, telle qu’elle nous a été pleinement révélée dans le mystère du Christ. Ils reflètent, même si, ce n’est pas de façon entièrement consciente, une idéologie matérialiste qui dénie à la personne humaine sa nature transcendante non moins que la vocation surnaturelle de chaque homme.

Pour cela, nous, pasteurs et laïques, nous devons considérer trois éléments importants aux égards des homosexuels.

a. Accueille des personnes homosexuelles qui veulent changer : Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. Il faut les accueillir avec charité dans la verité. Nous acceptons la personne et nous voulons l’aider, mais nous condamnons le péché et toutes ses conséquences. Pour ceux qui veulent il y a toujours une possibilité de changer, de guerir et de se convertir. Christ est venu au monde pour les malades et non pas pour les bien portants.  

b. Pas de violence, mais pas de justification : « Il faut fermement déplorer que les personnes homosexuelles aient été et soient encore l’objet d’expressions malveillantes et de gestes violents… La dignité propre de toute personne doit toujours être respectée dans les paroles, dans les actions et dans les législations. Cependant, la saine réaction contre les injustices commises envers les personnes homosexuelles ne peut en aucune manière conduire à affirmer que la condition homosexuelle n’est pas désordonnée. Quand on accueille de telles affirmations et dès lors qu’on admet comme bonne l’activité homosexuelle ou quand on introduit une législation civile pour protéger un comportement pour lequel nul ne peut revendiquer un droit quelconque, ni l’Église ni la société dans son ensemble ne devraient s’étonner que d’autres opinions et pratiques déviantes gagnent également du terrain et que croissent les réactions irrationnelles et violentes».

c. Illusoire discrimination : il est inutile de parler de discrimination envers les homosexuelles. En effet, il existe une discrimination juste et obligatoire : « …Entre autres droits, toute personne a le droit au travail, au logement, etc. Néanmoins, ces droits ne sont pas absolus. Ils peuvent être légitimement limités en raison d’un comportement externe objectivement désordonné. Ceci est parfois non seulement licite mais obligatoire. D’ailleurs, ceci vaudrait non seulement dans le cas d’un comportement coupable mais même dans le cas d’actions de malades physiques ou mentaux ».

En règle générale, cependant, la majorité des personnes à tendance homosexuelle qui s’efforcent de mener une vie chaste ne rendent pas publique leur orientation sexuelle. Dès lors, le problème de la discrimination sur le plan de l’emploi, du logement, etc., ne se pose habituellement pas.

Par contre, « les personnes homosexuelles qui affirment leur homosexualité ont tendance à être précisément celles qui considèrent le comportement ou le style de vie homosexuel comme une chose parfaitement inoffensive sinon tout à fait bonne, et dès lors méritant l’approbation publique. C’est dans ce groupe que l’on risque de trouver ceux qui cherchent à manipuler l’Église pour obtenir le soutien, souvent bien intentionné, de ses pasteurs en faveur d’un changement des normes de la législation civile, ceux qui recourent à la tactique qui consiste à affirmer, d’un ton de protestation, que toute critique ou réserve à l’égard des personnes homosexuelles... est purement et simplement une forme de discrimination injuste".

Incroyablement renversée l’histoire, pour la discrimination des gens normaux personne ne dit rien de tout. Etonnant est l’exemple douloureux de David et Tanya. Au Canada ainsi que dans plusieurs pays d’Europe, il a été ordonné à des parents de laisser leurs enfants en classe lors de cours d’éducation sexuelle pendant lesquels étaient enseignées la valeur positive de l’activité homosexuelle et son égalité avec l’activité conjugale hétérosexuelle. David et Tanya Parker s’étaient opposés à ce que leur enfant – en maternelle – reçoive des enseignements concernant le mariage homosexuel, après la légalisation de celui-ci par la Cour suprême du Massachusetts ; le résultat a été que l’on a passé les menottes à David et qu’il a été mis en état d’arrestation pour avoir essayé de faire sortir son fils de la classe pendant ce cours. On a dit à ces parents qu’ils n’avaient aucunement le droit d’agir ainsi[5].

***

Pour conclure, il faut comprendre d’après tout ce que nous avons dit, pourquoi l’Église s’oppose clairement et au mariage homosexuel et à l’adoption d’enfants par ces personnes. Et cette opposition philosophique et anthropologique, ce n’est pas de l’homophobie. Rien à voir. C’est simplement le courage de dire et de défendre la vérité. Et c’est cette même vérité qui rendra libres aussi les personnes homosexuelles. Les souffrances de reconnaissance et de fécondité qui sont les leurs doivent être, bien sûr, entendues, accompagnées, respectées mais certainement pas résolues par le mariage et l’adoption. 

Saint Jean Paul II disait clairement : « Ce qui est moralement inacceptable est l’approbation juridique de la pratique homosexuelle. Etre compréhensif envers ceux qui ont péché, ceux qui sont incapables de se libérer de cette tendance, ne signifie pas pourtant diminuer les exigences de la norme morale. Jésus-Christ pardonna la femme adultère en la libérant de la lapidation, mais au même temps il l’a dit : va et désormais ne pèche plus (Jn 8, 1-11)»[6].
Seulement la vérité rendra libre l’homme.   
 
P. Silvio Moreno, IVE
 

[1] Gerard van den Aardweg, La Chiesa incoraggi le terapie dell’omosessualità. Le docteur van den Aardzweg, psychologue, est l’une des autorités le plus grande au niveau mondial sur la question de l’homosexualité.

[2] Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur la pastorale aux égards des personnes homosexuelles, 1octobre 1986, n. 3.

[3] Lettre sur la pastorale des homosexuels, n.7.

[4] Congrégation pour la doctrine de la foi, Observations au sujet des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles.

[5] Lettre pastorale des évêques d’Australie, Don't Mess with Marriage, novembre 2015.

[6] Saint Jean Paul II, Angélus, 20 février 1994.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :