ESPRIT SAINT ET JEUNESSE CATHOLIQUE

ESPRIT SAINT ET JEUNESSE CATHOLIQUE

Intro. Une constatation nous aide à commencer notre réflexion : la relation étroite qu’il existe entre jeunesse et Saint-Esprit est très souvent négligée, mal comprise et pour la plupart de fois oubliée.

Le Saint-Esprit est reçu ordinairement dans l’âge jeune : au baptême lorsque nous sommes tout petit et à l’adolescence dans le sacrement de la confirmation. Donc c’est le jeune qui est touché tout particulièrement par le feu du Saint-Esprit. C’est alors dans l’enfance et la jeunesse où commence une relation personnelle et intime avec l’Esprit de Dieu. Mais c’est également à cette époque que l’esprit du monde peut, petit à petit, étouffer l’Esprit Saint.   

Souvent on a appelé le Saint-Esprit le grand inconnu ! Quel dommage ! Mais comment mieux connaitre le Saint-Esprit ?  

1. Le rôle du Saint-Esprit.

C’est Jésus lui-même qui l’affirme. L’Esprit Saint sera le Maitre et le défenseur de la vérité. Cela nous conduit à la considération de la valeur de la conscience, le danger du relativisme et le péché contre le Saint-Esprit. L’unique péché impardonnable. L’expression provient d’une parole de Jésus : C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir (Mat 12.31-32).

Pour comprendre cette vérité il faut savoir ce que les juifs disait par rapport à l’Esprit de Dieu : il est celui qui apporte la vérité de Dieu au gens et celui qui ouvre l’intelligence et les cœurs pour l’accueillir et la comprendre. Autrement dit le Saint-Esprit donne à une personne la capacité de reconnaitre la bonté et la vérité lorsqu’on la voit.

Or, une personne peut perdre une capacité déterminée si elle n’est pas utilisée, soit que la personne refuse explicitement, soit que telle capacité est mise de côté. C’est une vérité physique : la longue inutilisation d’un muscle implique une atrophie musculaire. C’est une vérité intellectuelle : laisser de parler une langue apprise à l’école termine pour être oubliée. Enfin c’est une vérité de la perception : le gout d’une bonne musique, l’habitude de la lecture, etc. Donc une personne peut aussi perdre la capacité de découvrir le bien et le mal, la bonté et la vérité, la vertu et le péché : qui n’écoute pas la voix de Dieu ou ses corrections ou ses suggérées; qui ne regarde pas les signes de Dieu ; qui pense toujours à lui sans laisser la place à la pensée de Dieu…celui-là finira pour perdre la capacité de discerner le bien et le mal, de aimer la vertu et haïr le péché et finira pour penser que ce qu’il pense et ce qu’il fait c’est le bien, et le bien véritable de Dieu c’est le mal. C’était le péché de pharisien : savoir à n’en pas douter qu’une chose vient de Dieu et, poussé par l’envie, attribuer à Satan l’ouvre manifeste de l’Esprit-Saint, c’est là le crime qui ne sera remis ni dans ce monde ni dans l’autre. Quelqu’un a sérieusement dit que le péché contre le Saint-Esprit on peut le définir comme la perte du sens du péché. Et cela peut nous conduire à l’impénitence finale et à l’éternelle condamnation.  

Le péché contre l’Esprit Saint consiste donc à refuser de telle manière la volonté de Dieu en finissant pour ne plus la reconnaitre lorsqu’elle se présente ouvertement devant nos yeux. C’est une sorte d’aveuglement. Beaucoup parmi vous se posent souvent la question comment reconnaitre la volonté de Dieu. Impossible de le faire dans le bruit. Toujours possible dans le silence intérieur, dans le dialogue avec l’Esprit Saint, dans la prière de demande : « aidez-moi oh Saint-Esprit à reconnaitre la volonté de Dieu dans ma vie ! ». Cette capacité de dialoguer avec le Saint-Esprit, nous devons la maintenir tous les jours de notre vie.

La chute de Constantinople et sa destruction est un bon exemple du terrible châtiment que Dieu réserve à ceux qui pèchent contre le Saint-Esprit.

Les Grecs, conduits par leurs Patriarche Photios et Keroularios, ont nié la divinité du Saint-Esprit et, après avoir apparemment abjuré leur erreur, retombèrent dans le même péché. Ils furent menacés de la colère de Dieu par le Pape Nicolas V s’ils ne se repentaient pas. Ce qu’ils refusèrent obstinément de faire. Trois ans plus tard, en 1453, Mahomet II, à la tête d’une formidable armée musulmane, encercla la ville et après un féroce combat vainquit les Grecs et captura Constantinople – et cela le jour même de la fête du Saint-Esprit. Les terribles massacres, le pillage et les incendies durèrent trois jours entiers, réduisant les habitants à des conditions lamentables. Mahomet entra dans la cité le quatrième jour, prit possession du Palais impérial et transforma la cathédrale en mosquée. Constantinople dut ensuite subir le joug cruel des Turcs Ottomans pendant plus de 500 ans. Quel châtiment!

Consolateur dans les épreuves : le Saint-Esprit est le « Paracletos ». Dans quel sens est-il consolateur ? Dans le sens plus large de prendre la place de Christ après son ascension au Père, pour nous conduire à une plus profonde connaissance de la vérité de l’évangile, et nous donner, de la part de Dieu, une force divine nous rendant capables de vaincre les épreuves, les tentation et les persécutions.

Cette consolation se réalise par une présence réelle, véritable et personnelle dans notre âme tout comme il est au Ciel. Il nous aime infiniment de l’amour le plus tendre et désire ardemment nous inonder de ses dons et de ses grâces. Il ne peut le faire si nous ne répondons pas à son amour, si nous refusons de le connaître, de l’aimer et de le prier. Cette présence du Saint-Esprit dans notre âme est merveilleuse, parce qu’elle ne cessera jamais. Elle durera pour toute l’éternité.

Dans notre jeunesse souvent mise à l’épreuve et soumise à la tentation, nous cherchons la consolation et l’encouragement. Mais auprès de qui cherchons-nous la consolation ? Qui est pour moi le « Paracletos », le consolateur ? C’est mon camarade ? Mon copain ou ma copine ? Bien sûr que les hommes peuvent nous aider dans l’encouragement et consolation, mais jamais autant et avec la force du Saint-Esprit.  

2. Se laisser conduire par le Saint-Esprit

Temple du Saint Esprit Saint Paul nous dit : Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1Co 3.16). Et il ajoute encore : Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? (1 Co 6.19).

Et St Jean : Et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais l’Esprit de Vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni le connaît. Vous, vous le connaissez parce qu’il demeure avec vous et qu’il est en vous (Jn 14.16-17).

En quoi notre corps est-il le temple du Saint-Esprit ? Qu’est-ce que cela implique concrètement ?

Si notre corps par le baptême est une « maison » de Dieu, alors cela signifie qu’il lui est consacré. Un temple consacré à Dieu, c’est un lieu saint, que l’on respecte, qu’on garde pur. Il est donc tout à fait spirituel de prendre soin de notre corps et de nous soucier de celui des autres! Souiller notre corps qui est le temple du Saint-Esprit, c’est porter atteinte à l’Esprit saint qui l’habite par la grâce. La théologie catholique l’appel l’inhabitation du Saint-Esprit.  

Même si dans notre texte Saint Paul parle dans le contexte direct des péchés d’ordre sexuel, il ne faudrait pas croire pour autant que seuls des péchés de cet ordre sont concernés.

Il faut même s’assurer d’avoir une juste vision de la sexualité. N’oublions pas qu’avoir une sexualité épanouie, dans la mesure où elle s’inscrit dans le cadre prévu par Dieu, celui de l’engagement mutuel et total dans l’amour et qui est assuré par le mariage, c’est aussi un chemin de sainteté.  

Plus largement, affirmer que notre corps est le temple du Saint-Esprit implique un rapport au corps sain et respectueux, qui se préserve d’une sexualité désordonnée, mais aussi de la consommation de certains produits (drogue, les boissons, l’alcool), de certaines pratiques ou d’excès en tout genre qui dégradent ou portent atteinte à notre corps. On peut, par exemple, dénoncer à l’approche de l’été le culte de la minceur, voire de la maigreur, de la vanité, entretenue par les images de mode et les couvertures de magazines ou des réseaux sociales. Avec les photos de top-model anorexiques et retouchées à l’ordinateur, les best-sellers de régime à la mode, etc...

Un officier français, un brave soldat et fervent catholique, était emprisonné dans la forteresse de Lille parce qu’il refusait d’obéir à un ordre de persécution de l’Église. Il trouvait un délice et une consolation immenses en adorant le Saint-Esprit dans son âme. « Il est ici. Il est avec moi, je suis son tabernacle », disait-il.

Prédicateurs de la bonne nouvelle : Jésus avant de quitter ses apôtres, le jour de l’Ascension leur dit : « Allez dans le monde entier, proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création ». Les actes des apôtres sont en effet les actes de l’Esprit Saint qui nous montrent comment aujourd’hui, nous devons continuer l’Evangélisation de tous. Malheureusement, nous sommes vite tentés de dire : « Aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’évangéliser !... ». Raconte un prêtre : « En 1939, j’ai entendu mon recteur dire à un Père Blanc, missionnaire en Afrique : « Vous, il est normal que vous prêchiez l’Evangile nous, ici, nous n’avons qu’à maintenir la foi » J’ai pensé en moi-même, « si tu travaillais comme moi, « avec ces bons chrétiens » tu ne dirais pas cela ». En effet, l’ensemble des pratiquants dans cette paroisse, comme dans les paroisses voisines, ignoraient tout ou presque de l’Evangile ».

Soldats du Christ : Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 6,10-20 : Frères, puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable… Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés, soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles.

3. Les charismes de guérison

Le P. Amorth dit que les prières de guérison libération du pouvoir du mal sont très importantes pour délivrer une personne même si celles-ci ne sont pas forcément possédées par le démon car elles ont un double effet, c’est pourquoi elles sont parfois plus efficaces que les exorcismes. Il faut faire la différence entre les prières de libération non-liturgiques, qui ne se trouvent pas dans les livres liturgiques, et les prières de libération liturgiques comme celles du rituel pour les exorcismes et celles de guérison: sacrements des malades.

Par rapport aux prières de délivrance non-liturgiques, l’Eglise n’en a jamais donné un rituel officiel, mais elle a donné des indications très concrètes. Pour cela il faut toujours faire attention, surtout dans les milieux charismatiques, à ne pas se détourner du bon chemin et ne pas attribuer au Saint-Esprit nos actions ou nos hallucinations personnelles.

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans son instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison, nous met en garde et nous conseille:

« Art. 5 - § 1. Les prières de guérison non-liturgiques doivent être faites selon des modalités différentes des célébrations liturgiques, par exemple des rencontres de prière ou de lecture de la Parole de Dieu. La vigilance de l’Ordinaire du lieu (évêque) reste requise selon le canon 839, §2.

§ 3. Il est en outre nécessaire que, durant leur déroulement, on n’en vienne pas, surtout de la part de ceux qui les dirigent, à des formes semblables à l’hystérie, à l’artificialité, à la théâtralité ou au sensationnalisme.

Art. 9. – Ceux qui conduisent les célébrations de guérison, liturgiques ou non-liturgiques, doivent essayer de maintenir dans l’assemblée une atmosphère de dévotion sereine et doivent garder la prudence nécessaire si des guérisons surviennent parmi les assistants; ils pourront recueillir avec soin et simplicité, à la fin de la célébration, les éventuels témoignages et soumettre le fait à l’autorité ecclésiastique compétente.

Art. 10. – L’évêque diocésain doit nécessairement intervenir avec son autorité quand il y a des abus dans les célébrations de guérison liturgiques et non-liturgiques, en cas de scandale évident pour la communauté des fidèles, ou quand il y a de graves manquements aux normes liturgiques et disciplinaires».

Prière du Cardinal Verdier au Saint-Esprit

O Esprit Saint ; Amour du Père et du Fils
Inspirez-moi toujours ce que je dois penser,
Ce que je dois dire,
Comment je dois le dire,
Ce que dois écrire,
Comment je dois agir,
Ce que je dois faire
Pour procurer votre gloire
Le bien des âmes
Et ma propre sanctification
O Jésus toute ma confiance est en vous.

 

 

P. Silvio Moreno, IVE

 

 

 

Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction sur les prières pour obtenir de Dieu la guérison, 14 septembre 2000. 

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