LE DEMON PARLE DE L'IMMACULEE

LE DEMON PARLE DE L'IMMACULEE

L’épisode est rapporté par le père Gabriel Amorth (1925-2016), l’exorciste le plus connu au monde, auteur de nombreux ouvrages sur la question des exorcismes et de la figure du diable.

Nous sommes en 1823, à Ariano Irpino (Italie). Le diable s’est emparé d’un jeune analphabète de 12 ans. Deux grands prédicateurs dominicains reconnus et autorisés par l’Église à pratiquer des exorcismes, le père Cassiti et le père Pignatora, sont alors invités à intervenir sur le jeune garçon pour le « déposséder ». Les deux religieux posent des questions au démon, dont une sur l’Immaculée Conception. Celui-ci déclare que la Vierge de Nazareth n’a le moindre instant été sous son pouvoir, parce qu’elle a été conçue « pleine de grâce » et toute à Dieu.

Le diable, on le sait, est un menteur, considéré comme le « père du mensonge », mais il peut être obligé, au cours d’un exorcisme, à dire la vérité, sur des questions de foi également. Les deux prêtres exorcistes lui enjoignent donc de démontrer que Marie est immaculée et de le faire sous forme de sonnet. Humilié, Satan se voit obligé de chanter, au nom du Christ, la gloire de Marie et son immaculée conception. Il le fait de manière parfaitement construite, structurellement et théologiquement :

« Je suis la vraie Mère d’un Dieu qui est Fils
et je suis fille de Lui, bien que sa Mère.
Il est né de toute éternité, et c’est mon Fils,
Dans le temps je suis née, et pourtant je suis sa Mère.
Il est mon créateur et il est mon Fils
Je suis sa créature et je suis sa Mère.
C’est un prodige Divin que soit mon Fils
un Dieu Éternel, et de m’avoir pour Mère.
L’être est presque commun entre Mère et Fils
parce que l’être, c’est de son Fils que l’eut la Mère,
et l’être de la Mère, l’eut aussi le Fils.
Or si l’être du Fils l’eut la Mère,
Ou bien on dit que fut maculé le Fils
Ou sans tache on dira la Mère »

On raconte que le pape Pie IX fut très ému lorsque, après avoir proclamé le dogme de l’Immaculée Conception, lui fut présenté ce sonnet ce jour-là.

Terminons par quelques-unes des plus belles phrases écrites sur l'Immaculée Conception.

Au Moyen Âge on disait, en latin : « Potuit, decuit, fecit », ce que saint Louis-Marie Grignion de Montfort traduisait ainsi : « Je m'étonne qu'on en raisonne : Dieu l'a bien pu. Je soutiens qu'il l'a dû. »

Paul Claudel : « La femme dans la grâce enfin restituée, la créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final, telle qu'elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale. »

Louis Bouyer : « La Parole a rencontré celle en qui le péché est dépassé. »

Daniel Ange : « Léger blanchissement à l'horizon, annonçant la fin d'une trop longue nuit. »

Mgr Théas de Lourdes, disait : « Le propre de Dieu, c'est d'être ; le propre de Marie, c'est d'être immaculée. » Et encore : « La pureté de Marie est contagieuse. Marie immaculée communique à ses enfants un peu de sa pureté. Entre Marie et nous, il y a un fossé, mais surtout un pont. »

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